Chongkeb, la première graine (par Aurélie)
Eté 1997 ; deux rêves « aider les autres » et « partir à l’aventure » se réalisent en même temps : j’embarque pour une année en tant que volontaire Enfants du Mékong dans un orphelinat karen en Thaïlande.
Arrivée dans l’orphelinat, je me sens vite chez moi : en pleine jungle, au milieu des bananiers et des palmiers, plein de la vie et de la joie des 150 enfants de 5 à 15 ans, ce centre a un petit air de paradis.
Officiellement « professeurs d’anglais », Hugo & moi étions tour à tour profs d’anglais, infirmiers (comme on peut), chauffeurs, compagnons de jeux, protecteurs et confidents, notamment auprès des plus petits.
20 ans après, ce que je retiens de cette expérience :
« Je suis assis »
Je croisai un jour un professeur karen accroupi sur la route et lui demandai :
Je décidai de le laisser tranquille avec mes questions mais pensai « n’avoir rien d’autre à faire que de rester assis, c’est bien triste…»
J’ai souvent repensé à cet échange. Ce n’est que bien plus tard que j’ai perçu – au-delà des différences interculturelles – une leçon de vie.
« On va à la rivière »
A Chongkeb, il n’y avait pas de jeu ou si peu : quelques puzzles, des crayons de couleur… Et pourtant les enfants jouaient du matin au soir !
Une sortie à la rivière était un grand moment : baignade, glissade, rigolade… Je garde un excellent souvenir de ces plaisirs simples, de la joie d’être ensemble.
Je m’interroge parfois sur l’éducation de nos enfants : des jeux à ne plus savoir qu’en faire, de multiples activités extra-scolaires, des sorties régulières, au zoo, au square, au bowling etc…
« L’éducation »
A 20 ans, l’éducation, pour moi, se résumait à l’école, aux bonnes notes, aux concours, avec l’objectif d’un « bon métier »,
C’est en côtoyant des villageois de Chongkeb ou d’autres villages – certains plus éduqués que d’autres -, que j’ai compris :
En un mot, l’éducation c’est construire des Hommes et des Femmes. C’est pourquoi je me retrouve complètement dans l’action d’Enfants du Mékong.